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L'imaginaire de la beauté

La station des Arcs a été créée par un pionnier du tourisme en France, Roger Godino. Qui rapidement a souhaité apporter du sens, et de la culture pour nourrir plus encore son slogan, «construire l’imaginaire», en créant ce festival de musique de chambre, unique.


J’ai passé mon adolescence aux Arcs. J’y ai gagné le goût de la liberté, etcelui de la beauté. Le festival commençait son existence, et à l’époque, au milieu des années 70, conjuguait musique classique et danse. Pour un jeune adolescent, s’éveiller au corps des femmes avec pour modèles

les danseuses de Maurice Béjart qui faisaient leurs pointes dans la splendeur de la floraison de juillet, le départ aurait pu être pire...

Mes parents nous traînaient aux concerts qui avaient lieu d’abordà la Coupole, cet auditorium Arc 1600 de cent cinquante places, avec une charpente en arcs devenue l’emblème

de la station. Un soir, à l’occasion d’un concert de clôture, j’ai été ébloui. Par le bonheur des musiciens, celui des danseurs, par le partage de chacun, dans des rappels qui ne cessaient jamais. Béjart était là, majestueux, dressé de fierté pour tous ses danseurs. Tout le monde,

debout, acclamait ce que l’humanité proposait de mieux. Depuis, la musique ne m’a jamais quitté. Cette année, 50 concerts pour les 50 ans. La danse n’est plus associée au festival, mais, en hommage au bonheur passé, Benjamin Millepied est venu, pour rappeler combien l’énergie du corps traverse le temps. Il dansé le mardi 18 juillet sur la partita

pour violon seul en ré mineur de Bach. Éric Crambes l’accompagnait d’un violon léger, cette communion.


Je dois d’abord évoquer Éric Crambes, directeur artistique du festival. Qui engage une telle énergie, une telle générosité, dans un évènement qui pourrait être gagné de routine, ou bien d’endormissement.

Mais Éric Crambes apporte une âme, comme une inflexibilité, une exigence de la permanence de la beauté, mais encore de la camaraderie. J’écrirai souvent le mot beauté.

Ce n’est pas une répétition, mais un besoin. Et cette beauté, Benjamin Millepied, nous l’a offerte, dans le crépuscule sur le Mont Blanc. Un ange se déliait sur Bach.


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Photo : Fesrival des Arcs

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