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Prêter serment sur la bible

  • Photo du rédacteur: Giuseppe Sciacca
    Giuseppe Sciacca
  • 24 févr.
  • 3 min de lecture

Photo Officielle Maison Blanche
Photo Officielle Maison Blanche

En Occident, les chefs d'État prêtent serment sur la charte constitutionnelle ou sur la Bible lors de leur entrée en fonction, selon les pratiques en vigueur dans leur pays. En réalité, l'un ou l'autre texte, laïc ou religieux, représente le référentiel de la civilisation du pays.


Donald Trump, lorsqu'il a pris ses fonctions le 20 janvier en tant que 47e président des États-Unis, après son mandat de 45e président en 2016, a prêté serment sur la Bible, ou plutôt, il a prêté serment sur deux volumes de ce texte. Le premier et le plus ancien est celui sur lequel Abraham Lincoln a également prêté serment, à l'occasion de son investiture, et l'autre, moins daté, est la Bible reçue par Trump en cadeau de sa mère à l'âge de neuf ans.


Les plus attentifs n'ont pas été sans remarquer que, lors de la cérémonie, le Président, tout en prononçant la formule rituelle et en levant sa main droite, n'a pas posé l'autre main sur le texte sacré, comme le prévoit la formule rituelle.

Mais ce n'est pas cette légère entorse au protocole qui a inquiété ses « non-supporters », ces derniers étant déjà très préoccupés par le programme politique, résumé par le Président élu lui-même en vingt points lapidaires, les inquiétait déjà passablement. Une véritable matrice politique caractérisée avant tout par la volonté de fermer les frontières aux migrants et de procéder à la plus grande déportation de clandestins de l'histoire de l'Amérique, ainsi que par une politique en matière d'écologie, de santé et de relations LGBT qui n'est certainement pas très rassurante pour ceux qui ont ces sujets à cœur.


Une seule voix s'est levée dans les salles des pompeuses cérémonies pour exprimer son désaccord, et elle s'est fait entendre au cours de la célébration religieuse solennelle qui a clôturé le rituel de l'investiture présidentielle.


L'officiant Mariann Edgar Budde, évêque et chef du diocèse épiscopal de Washington, s'est adressé directement au nouveau président en ces termes :

« Permettez-moi de lancer un dernier appel, Monsieur le Président. Des millions de personnes ont placé leur confiance en vous et, comme vous l'avez dit hier à la nation, vous avez senti la main providentielle d'un Dieu aimant. Au nom de notre Dieu, je vous demande d'avoir pitié des personnes de notre pays qui ont maintenant peur. Il y a des jeunes gays, lesbiennes et transsexuels dans des familles démocratiques, républicaines et indépendantes, et certains d'entre eux craignent pour leur vie ... ». Elle a conclu, après un regard ému sur les couches les plus humbles de la société, par ces mots : « Notre Dieu nous enseigne que nous devons être miséricordieux envers l'étranger, car il fut un temps où nous étions tous des étrangers sur cette terre. ».


Trump, qui n'a certainement pas oublié que ses ancêtres sont arrivés sur le sol américain, en provenance d'Allemagne et d'Écosse, pour chercher cette même fortune économique que les migrants recherchent et que ses ancêtres ont trouvée, a répondu avec une expression faciale qui rappelle celle de quelqu'un qui, se trouvant sous la douche, réalise soudain qu'il n'y a plus d'eau chaude.


Cette bible si importante pour le peuple des États-Unis, sur laquelle le premier et le dernier président des États-Unis ont prêté serment, en assumant la responsabilité d'un gouvernement bon et légitime, porte un regard aimant et protecteur sur toutes les personnes qui se trouvent dans la détresse et l'épreuve, y compris les étrangers, pour lesquels un traitement juste, humain et non excessif est exigé.


« ... car (vous aussi) avez été des étrangers au pays d'Égypte » (Lev. 19, 34). Dans la Bible, l'idée du peuple d'Israël, que Dieu a fait sortir de l'esclavage de Pharaon, avec les humbles et les marginaux qui l'ont suivi, pour en faire un seul peuple élu (Ex. 3:8) et celle de l'homme, hôte pérenne sur terre, qui n'appartient qu'à l'Eternel (Ps. 24:1), sont si fortes et si récurrentes.

Espérons que M le Président s'en souviendra !

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