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Souvenirs d’un apatride

  • Photo du rédacteur: Alain Camilleri
    Alain Camilleri
  • 6 mai
  • 2 min de lecture


Qu’il s’agisse du leader des évènements de mai 68, ou du député européen ou encore du bouillant chroniqueur de LCI, la plupart de nos lectrices et lecteurs connaissent Daniel Cohn-Bendit. Cependant, son enfance est moins connue. C’est par cette période que commence le livre-entretien que Cohn-Bendit a écrit avec la journaliste, Marion Van Renterghem. Le titre de l’ouvrage - Souvenirs d’un apatride - résume bien l’enfance de celui que d’aucuns appellent Dany.


Né à Montauban en 1945, de parents Juifs Allemands ayant fui le nazisme, le jeune Daniel partage son enfance entre Paris et Francfort ; faute d’avoir été déclaré à sa naissance, DCB ne quittera le statut d’apatride qu’à 13 ans. Esprit vif mais doté d’une franchise impertinente, il est puni par son instituteur parisien après s’être cru obligé de se faire le porte-parole d’un de ses camarades timide « Monsieur, il pense que vous êtes un con ».


À 18 ans, pour échapper au service militaire, il opte pour la nationalité allemande, puis retourne en France pour entamer des études de sociologie à la faculté de Nanterre. Cette fac sera le détonateur de la révolte étudiante de mai 68. Avec son talent d’orateur et son charisme, Cohn Bendit devient l’un des leaders des évènements de mai. De cette période, point de départ de sa notoriété, il résumera : « Mai 68, c’est a-historique. C’est une convergence d’évènements et une jeunesse en décalage avec la société d’après-guerre qui ont permis son exploitation spontanée et chaotique ».

Après l’utopie révolutionnaire, expulsé de France, DCB retourne à Francfort où il travaille notamment dans un jardin d’enfants autogéré. Son goût de la provocation lui coûte cher : il déclare, « les enfants désiraient me déshabiller », ce qui suscite une forte polémique. Aujourd’hui, il explique « les enfants avaient le désir d’outrepasser un tabou et ça s’est arrêter là ». Mais le mal est fait et cette provocation le poursuivra longtemps.

À partir des années 80, DCB s’engage dans le courant écologiste et pendant 20 ans, il sera élu député européen : Dany le rouge est devenu Dany le vert. Il incarnera une écologie de gouvernement, non punitive, faite de compromis, bref « à allemande » ! Et ne voit l’avenir politique de l’Europe qu’au travers d’une grande fédération.


Enfin, il aborde ses relations avec le président Macron ; en synthèse, il passe de l’amour : « j’étais subjugué par le fait que ce si jeune homme, en deux ans ait réussi à bouleverser le paysage politique en France. », au dépit amoureux, « Tel Don Juan avec les femmes, il aime puis se lasse et jette. »


Aujourd’hui, à 80 ans, Daniel Cohn Bendit - personnage à la fois clivant, jovial et complexe, aura marqué le paysage politique français et européen ; ce livre en est le témoignage.



Souvenirs d’un apatride

Daniel Cohn-Bendit / Marion Van Renterghem

Éditions Mialet Barrault



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