Melody is back !
- Alain Camilleri
- 7 juil.
- 2 min de lecture

Dans la moiteur nocturne d’un Paris encore chauffé à blanc, quel plaisir de s’engouffrer dans la salle climatisée de l’Olympia pour écouter une nouvelle fois le concert de Melody Gardot. À 40 Ans, au sommet de sa maturité artistique, celle qui mit de longues années à se remettre d’un terrible accident de la circulation, est de passage dans la capitale pour une série de huit représentations.
Certes, il est facile de ranger cette chanteuse-auteure-compositrice dans la vaste et belle catégorie du jazz ; d’ailleurs, Gardot ne s’offusquerait pas si on disait d’elle qu’elle est la petite fille spirituelle des immenses Billie Holiday ou Ella Fitzgerald. Mais en vérité, sa musique et son style sont d’une originalité sans nulle autre pareil : ses compositions sont une mosaïque réussie d’influences diverses qui mêlent avec bonheur jazz, blues, bossa nova, rock, pop et folk…
Mais en l’espèce, ces influences ne signifient nullement plagiat ; bien au contraire : il y a vraiment une marque de fabrique « Gardot » ! Accompagné par un orchestre de grande qualité, avec sa voix douce, soyeuse et flutée, Melody Gardot a enthousiasmé les 2000 spectateurs de l’Olympia. À moins d’un mois d’un heureux évènement, l’artiste américaine aux lunettes fumées et au français parfait, a laissé libre cours à son talent en enchainant une bonne quinzaine de chansons aux rythmes et à la musicalité variés. Au terme de cette soirée, après avoir rappelé son attachement pour la France qui l’avait accueillie il y a vingt ans, lors de son troisième rappel Melody nous offrit une interprétation magnifique de la « chanson des vieux amants » du grand Jacques Brel : bluffant !
Ce fut deux heures d’une parenthèse magique permettant de s’extraire un temps du fracas menaçant d’un monde en ébullition. Si l’auteur de ces quelques lignes pouvait se permettre un conseil, ce serait de guetter le prochain passage à Paris ou en région de Melody Gardot pour courir l’écouter et l’applaudir.
Commentaires