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Beetlejuice Beetlejuice !




En 1988, un jeune réalisateur, encore peu connu, débarque sur les écrans avec un film vraiment bizarre : « Beetlejuice » !


Le film est très particulier et son casting tout à fait respectable. Michael Keaton, un comédien plein de verve, mais aussi un acteur complet, Winona Ryder, une jeune starlette qui connaîtra plus tard un succès encore plus grand avec des films comme Dracula de Bram Stoker), Geena Davis et Alec Baldwin.


Ce qui frappe le plus dans ce film, c'est la grande imagination de Burton.  Tim Burton, né en 1958 à Burbank, est un ancien animateur de Disney qui, en plus de ses dessins animés classiques, a toujours eu un amour inconditionnel pour tout ce qui est « dark » et « weird », c'est-à-dire étrange, bizarre. Des cartoons comme « La famille Addams », de Charles Addams, ou les premiers courts métrages de Disney avec des squelettes, l'épisode « Devil on Bald Mountain » de Fantasia. Chez Disney, bien que très doué, Tim n'est pas valorisé et il trouve sa voie dans plusieurs courts métrages en stop-motion. Il participe ensuite au film d'animation « Taron et la casserole Magique », mais ne se sent pas vraiment à l'aise.


C'est dans son univers de personnages sombres et bizarres inspirés des monstres d'Universal (par exemple Dracula avec Bela Lugosi et Frankestein de James Whale avec Boris Karloff), des films de Roger Corman avec Vincent Price, des films du réalisateur « paumé » Ed Wood, et même de la musique, avec des groupes sombres tels que The Cure de Robert Smith, ou Bauhaus et Joy division. Burton prend plaisir à mélanger la comédie et l'esthétique sombre, pour parler de gens comme lui, un peu étranges, marginaux, mais pas nécessairement sombres, peut-être juste un peu introvertis, et donc pleins de sentiments.


Voici donc Beetlejuice. Le film est vraiment magnifique, un tourbillon d'idées sur un jeune couple qui meurt dans un accident et reste attaché à la nouvelle maison dans laquelle il vient de s'installer. Ils arrivent ensemble dans une sorte de vie après la mort, où la salle d'attente est remplie de personnages bizarres qui sont ensuite les personnes, avec les caractéristiques du moment et de la façon dont elles sont mortes. Les jeunes mariés doivent apprendre et comprendre comment « aller au-delà », c'est-à-dire sortir de cette sorte de limbes folles et chaotiques, et aller au paradis ou je ne sais où.  Et il y a ce petit démon, c'est-à-dire Beetlejuice, qui essaie de faire des « affaires » pour gagner du pouvoir en les trompant. La conception du film est très forte. Beetlejuice est une sorte de clown macabre avec un grand costume rayé noir et blanc, des cheveux hérissés, de gros cercles noirs sous les yeux... et c'est de l'horreur mais amusant. Keaton donne sa meilleure performance.


Geena Davis et Alec Baldwin en jeunes mariés aux prises avec la vie après la mort sont également de la partie.  Winona Ryder, quant à elle, incarne Lydia, la fille sombre et incomprise d'un couple riche, elle artiste, lui riche entrepreneur. Lydia porte toujours du noir, comme le veut la mode sombre. C'est une fille introvertie et quelque peu médium. Elle remarque bientôt une présence dans la maison, Beetlejuice, qui va essayer de la piéger pour qu'elle entre dans notre monde et y mette le bazar ! Amusez-vous à sa manière bizarre. En effet, si une personne prononce trois fois son nom... elle peut entrer dans notre monde. Sinon, elle reste confinée dans l'au-delà représenté par une sorte de maquette d'une ville américaine que les époux ont construite ! Et ce n'est qu'un début.


Tout cela semble fou, n'est-ce pas ? Et ça l'est, mais dans le film, grâce à la réalisation de Burton, aux costumes, aux effets spéciaux pratiques et aux performances, tout fonctionne à merveille et est très amusant, avec des séquences vraiment surprenantes comme celle qui restera dans l'histoire, lors du dîner, où les invités possédés sont forcés par Beetlejuice de danser sur une chanson des Caraïbes.

Aujourd'hui, en 2024, après tant d'années et après une longue et respectable carrière avec des films encore plus réussis que Beetlejuice, comme Edward Scissorhands, Batman, Batman Returns, Ed Wood, Sleepy Hollow, The Corpse Bride et bien d'autres, après une série à succès basée sur les Addams, comme le récent Wednesday avec Jenna Ortega, Tim revient à ses racines. À Hollywood, l'heure est aux suites et aux remakes depuis plusieurs années. Alors Tim, qui a presque toujours réussi à allier miraculeusement business et art, revient à ses débuts et réalise Beetlejuice Beetlejuice. Une suite respectable du premier film. Les années ont passé. Son mari entrepreneur est mort en vacances, dévoré par un requin ; il est vu dans l'au-delà comme un personnage sans tête qui, en fait, ne voit pas où il va. Delia, la mère artiste, et Lydia sont un peu plus proches. Lydia est aujourd'hui présentatrice à la télévision et raconte des histoires sur les maisons hantées et les mystères en tout genre. Elle a une fille, Astrid (Jenna Ortega) aussi sombre qu'elle et est même sur le point de se marier avec un homme plutôt louche, son collaborateur à la télévision.


Ce type veut-il exploiter la richesse de la famille ? Mais voici l'enterrement du triste papa et tout semble repartir. Beetlejuice existe encore quelque part ! Le type louche veut épouser Lydia... à l'enterrement ! Astrid, elle, va rencontrer un homme qui habite tout près. Dommage, c'est une maison où il s'est passé quelque chose d'étrange ! La suite, je ne la dévoilerai pas, vous n'avez peut-être pas vu le film. Toujours est-il que Burton réussit, après quelques années où ses films n'avaient plus le lustre d'antan, peut-être à cause d'une utilisation trop importante d'effets numériques, mais aussi parce qu'il a en quelque sorte succombé en tant que réalisateur à trop de compromis qu'Hollywood vous oblige à faire au nom du business, à faire une suite digne de son Beetlejuice. Alors, attendons nous la suite ?

Bien sûr, après tout, le nom de Beetlejuice doit être prononcé trois fois...

 
 
 

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