Depuis son arrestation à sa descente d’avion à Alger, l’écrivain franco-algérien, âgé de 75 ans, croupit dans une geôle en Algérie. Avec une plume trempée dans l’habituel vitriol anti-français, l’agence de presse officielle algérienne ’‘APS’’ présente l’homme de lettres comme un renégat d’extrême droite à la solde de la France, pays dirigé par les « macronito-sionistes ».
Tout est dit en peu de mots !
En vérité, pour la phalange dictatoriale qui tient l’Algérie d’une main de fer, Boualem Sansal est l’otage idéal qui coche toutes les cases :
* il est algérien mais aussi citoyen français,
* Il aime l’Algérie mais dénonce son régime corrompu,
* Il aime la France et son génie culturel,
* Il est l’ami de Kamel Daoud, prix Goncourt, dont les livres sont interdits en Algérie,
* Il critique durement l’islamisme radical et ses dérives terroristes,
* Il défend la marocanité du Sahara occidental récemment reconnue par la France,
* Il dénonce la barbarie du Hamas et se rend à Jérusalem pour un festival du livre.
Le monde littéraire et intellectuel - notamment 4 prix Nobel de littérature - se mobilisent pour condamner cette arrestation scandaleuse et exiger la libération de Boualem Sansal, tandis que de manière feutrée, diplomatie oblige, l’exécutif s’active pour obtenir l’élargissement de notre compatriote.
En revanche, seule une partie de la classe politique a fait part de sa réprobation. Oui, une partie seulement car, hélas, pour de ce qu’il est encore convenu d’appeler la gauche on joue « les muets du sérail ». Hormis, François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jérôme Guedj et Carole Delga, le silence est assourdissant dans les rangs du « nouveau front populaire ». L’épidémie d’extinction de voix affecte gravement les cordes vocales des Fabien Roussel, Sandrine Rousseau et autre Olivier Faure ! Quant aux élus de la France insoumise, ils sont bien trop occupés à fignoler une proposition de loi scélérate visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme pour se pencher sur le sort d’un « quelconque » Boualem Sansal qui ose critiquer sévèrement le radicalisme islamique !
Ainsi, au pays des droits de l’homme, une partie du personnel politique regarde ailleurs quand un intellectuel est embastillé pour ce qu’il pense et pour ce qu’il écrit ; faut-il rappeler à ces gnomes d’État le mot de Charles de Gaulle à qui, en 1960, son ministre de l’intérieur lui avait proposé d’arrêter Jean-Paul Sartre pour ses propos hostiles à guerre d’Algérie : « Pas question, voyons ! On n’emprisonne pas Voltaire ! ».
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