Après l’attaque terroriste menée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier, la guerre au
Proche Orient est, une fois encore, d’actualité. Les exactions aussi sanglantes que barbares
des assaillants et la riposte - légitime - de Tsahal ont ébranlé la planète, déjà secouée par
l’agression russe en Ukraine.
Dans l’hexagone, ce nouveau conflit israélo-palestinien ravive bien des discussions souvent passionnées qui tournent encore et toujours autour des thèmes habituels : « la terre contre la paix », « une solution à deux États », « Arrêt des implantations de colons en Cisjordanie », « organisation d’une conférence internationale pour la paix » etc... Mais aujourd’hui, ces sujets si légitimes et audibles soient-ils ne pourront être mis à l’ordre du jour que lorsque le fracas des armes se sera tu. C’est-à-dire après le démantèlement du Hamas. Et pas avant.
Pour l’heure, ce dernier séisme proche-oriental a provoqué un peu partout dans le monde et particulièrement en France une réplique profondément inquiétante ; cette réplique à un nom : l’antisémitisme.
Et, circonstance aggravante, cette déferlante antisémite qui trouve aujourd’hui sa source dans l’islamisme radical qui gangrène bon nombre de nos banlieues, a réveillé le vieil antisémitisme d’extrême droite. En atteste les étoiles de David taguées au pochoir sur les murs de nos villes et qui semblent bien provenir des milieux de la droite la plus extrême.
« Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. »
Aujourd’hui, nos compatriotes juifs sont visés par la résultante délétère de cette confluence
de haine : agressions physiques sur des personnes dont le seul tort être d’être de confession
juive, tags infâmes, provocations et injures dans l’espace public, chants antisémites dans les
transports en commun.
En écrivant ces lignes, me revient en mémoire deux phrases qui, à 50 ans d’intervalle, se
complètent : celle du psychiatre et essayiste Frantz Fanon : « Quand vous entendez dire du
mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » et celle de la rabbine Delphine Horvilleur :
« L’antisémitisme est toujours un prélude à l’effondrement d’une nation. ».
Cette situation, totalement inacceptable, est en effet extrêmement dangereuse ; aussi, au-
delà de la solidarité formelle que nous devons à nos compatriotes juifs, une large majorité
de citoyens de ce pays doit se mobiliser pour donner un coup d’arrêt à ce mal absolu qui,
aujourd’hui visent les juifs de notre pays, et qui demain, si nous n’y prenons pas gare,
s’attaquera plus largement à notre modèle de société.
Là est l’urgence !
Photo de Ketut Subiyanto
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