Dans deux semaines, le peuple français sera fixé sur sa future gouvernance. Quoi de plus normal que des élections législatives se déroulant dans une démocratie ?
Et pourtant ! Il n’est pas nécessaire d’être grand politologue ou professeur émérite en sociologie pour constater que la France va mal et que le prochain verdict des urnes la rend chaque jour un peu plus fébrile.
Après les élections européennes marquées par la victoire écrasante du Rassemblement National et la dissolution - pour le moins soudaine - de l’Assemblée Nationale par le président de la République, les Français réalisent que le suffrage universel, ce bien précieux, risque fort d’amener aux affaires un gouvernement d’extrême droite annonçant, entre autres promesses, la préférence nationale, la suppression du droit du sol encore des mesures hostiles à l’Union Européenne, prélude à un processus de Frexit rampant.
Outre le RN qui est favori, il existe un outsider qui, s’étant paré sans vergogne du vocable de « nouveau front populaire », rassemble sous la férule du parti de J-L Mélenchon, d’autres partis de gauche réputés plus modérés, comme le parti socialiste. Ce cartel propose aux citoyens un programme économique délirant pouvant se résumer par la phrase culte de feu Georges Marchais : « il faut prendre d’argent là où elle est ! (sic) ».
Bref, bon nombre de nos concitoyens se sentent pris en étau entre deux mauvaises solutions qui ne feraient qu’aggraver le malaise profond rongeant la cohésion nationale.
S’il est trop tard - et vain - de pleurer sur le lait renversé, il est utile de s’interroger sur les voies et moyens permettant de proposer aux électeurs une solution alternative acceptable : cette solution porte deux noms : coalition et compromis ; certes, je le sais, ce n’est pas dans la tradition française ; et alors, la belle affaire !
Les forces politiques de ce pays, à l’exclusion des deux extrêmes, pourraient s’entendre pour gouverner ensemble jusqu’à la prochaine élection présidentielle en s’accordant sur quelques grands thèmes cruciaux : École, sécurité, immigration, transition énergétique, Union Européenne, OTAN, Ukraine, Proche Orient.
Sauf à ce que le RN ait la majorité absolue au soir du 7 juillet, occurrence que les instituts de sondage semblent écarter, cet arc républicain, allant des gaullistes non dénaturés aux sociaux-démocrates refusant le diktat « insoumis » en passant par les centristes, permettrait de desserrer l’étreinte populiste qui étouffe le pays.
Alors mesdames et messieurs les politiques, mettez-vous au boulot ! Étonnez-nous ! Vite !
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