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S'il vous plait ... dessine-moi un chef d'oeuvre

Photo du rédacteur: Corso MaltaisCorso Maltais

Qui ne connaît pas le Petit Prince, ce visage d’ange aux cheveux blonds que la terre entière associe irrésistiblement à cette intrigante demande de dessiner un mouton ? Cette immense notoriété ne devrait pas nous exonérer de lire ou relire cet ouvrage de 1943, traduit en 457 langues et dialectes.


La langue d’Antoine de Saint-Exupéry, très épurée car destinée aux enfants, recèle en fait un texte philosophique qui interroge le monde complexe et souvent absurde des grandes personnes. Sous l’apparente naïveté des textes et des aquarelles originales de l’auteur, cette oeuvre est un cri.


Le narrateur, un pilote victime d’une panne moteur, est obligé d’atterrir en catastrophe en plein Sahara avant de tenter de réparer son avion seul, dans les conditions extrêmement

difficiles que l’on peut imaginer. Le lendemain, il est réveillé par une drôle de petite voix qui lui demande : « S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! ».

Impossible de ne pas déceler dans cette scène introductive ce que Saint Exupéry vécut avec

un compagnon d’infortune en 1935. « Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, tu t’effaceras cependant à jamais de ma mémoire. Je ne me souviendrai jamais de ton visage.

Tu es l’Homme et tu m’apparais avec le visage de tous les hommes à la fois. Tu ne nous as jamais dévisagés et déjà tu nous as reconnus. Tu es le frère bien-aimé. Et, à mon tour, je te

reconnaîtrai dans tous les hommes ». (Terre des hommes – 1939).




Impossible également de ne pas voir dans Le Petit Prince le poids écrasant du deuxième conflit mondial. L’allégorie d’une planète envahie par trois baobabs - identifiés aux forces de l’Axe - est limpide : « S’il s’agit d’une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s’il s’agit d’une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitôt, dès qu’on a su la reconnaître (…) Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser.


Vous lirez la suite de cet article de Corso Maltais dans le n°40 de Lumières Internationales ici






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