Tout le monde connait l’expression familière « casser sa pipe », synonyme de mourir. Mais que diable vient faire une pipe avec le décès d’un quidam ?
L’origine remonte aux guerres napoléoniennes qui furent extrêmement meurtrières, notamment en raison de la montée en puissance de l’artillerie et, par conséquent, des blessures que les boulets et la mitraille infligeaient aux soldats.
Autant dire que durant les batailles que livrait Napoléon Bonaparte, les équipes médicales, notamment les chirurgiens, avaient fort à faire. Pour prévenir les risques de gangrène, le recours à l’amputation était monnaie courante ; ainsi pendant les trois jours de la bataille d’Eylau (1807), le chirurgien en chef de l’Empereur, Dominique Larrey, n’effectua pas moins de 800 amputations !
À cette époque, les actes chirurgicaux se déroulaient à vif, l’anesthésie étant un protocole inconnu. Avant une amputation le patient buvait quelques rasades de gnole censées atténuer la douleur ; ensuite, les assistants des chirurgiens mettaient dans la bouche du blessé sa pipe en terre en lui recommandant de serrer très fort le tuyau avec les dents. Et quand par malheur le patient décédait pendant l’intervention, la pipe tombait sur le sol et se brisait : le soldat avait cassé sa pipe.
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